ARNAULD DECRAENE : le coach en quête de l’impossible
Parole de coach
Le coach en quête de l’impossible
Arnauld Decraene a accepté le jeu de l’interview pour témoigner de sa pratique et de son approche du coaching. Voici le portrait d’un explorateur du monde de la relation, d’un coach singulier qui rêve de rendre possible l’impossible.
Les deux vies d’Arnauld
Dans une première vie, Arnauld Decraene est Capitaine et officier de police judiciaire. Pendant plus de 20 ans, dans un monde très hiérarchisé et cadré, il réussit à s’aménager des marges de manœuvres. Il impose un style de management qui fait la part belle à la créativité et aux approches qui sortent des sentiers battus. Il prône l’audace au risque de se tromper car il sait que toute expérience est apprenante.
Arnauld, le manager, est porté par une conviction profonde : chacun a sa place dans le collectif. Même avec des équipiers qualifiés de peu performants, il est possible de sortir du « bon » en partant de l’existant, des compétences en présence. Rien d’impossible pour un collectif d’enquêteurs qui a la permission d’oser, de proposer, d’expérimenter. Les résultats sont au rendez-vous. Arnauld et ses équipes réussissent là où on ne les attendait pas : rendre l’impossible possible au sein, et au service, de l’institution et ce, avec l’art et la manière, et la belle manière !
Début des années 2000, la police évolue. Les mentalités changent. Les procédures d’enquête sont de plus en plus contraignantes laissant peu de place à l’autonomie et aux approches originales. Arnauld ne s’y retrouve plus. En 2008, il décide de prendre la route vers une nouvelle destination.
Dans sa seconde vie, Arnauld Decraene est coach. Il se définit comme : coach Gestaltiste, « expert » du processus Relationnel. Ce nouveau métier lui permet de poursuivre, dans un tout nouvel univers professionnel, sa mission de créatif au service de la relation humaine.
Dans sa vie d’avant comme dans celle d’aujourd’hui, Arnauld place une confiance totale dans la capacité de tout être humain à trouver sa propre voie, le chemin vers sa propre étoile. Dans cette perspective, le rôle du coach est d’aider le coaché à s’approcher au plus de son rêve, celui qui se cache derrière les apparences, derrière les objectifs exprimés et posés dans le contrat. Cette mission revêt pour lui une dimension mystique inscrite dans la réalité et le concret d’une construction professionnelle au service de l’élévation et la progression de son client. L’intention et de toucher du doigt l’essence de celui-ci afin qu’il découvre les voies multiples lui permettant d’exprimer et vivre son plein potentiel.
Le coaching comme art
Pour permettre au coaché d’explorer de nouvelles pistes sur son chemin de transformation, le coach doit, selon Arnauld, adopter une posture dite confrontante. Il s’agit, dans un cadre bienveillant et non jugeant, de mettre le coaché face à lui-même, face à sa réalité. La mise en travail peut alors s’enclencher et un nouveau possible peut se dessiner.
Pour Arnauld, le coach est un miroir. Pour être une surface de projection modélisante et non déformante, il se doit d’être exemplaire dans sa capacité à se transformer, à bouger, à oser afin d’aider son client à prendre conscience de ses propres capacités, de sa propre puissance, de sa propre créativité.
Parfois la porte est très étroite. Il revient au coach de trouver le point de passage pour entamer le travail. En la matière, Arnauld affirme que rien n’est préétabli à l’avance ; il n’existe pas de sentiers tout tracés. Le processus de coaching se crée au fur et à mesure avec le coaché, avec l’équipe coachée. La relation est une pure création dans l’ici et maintenant. Elle est unique et non reproductible. C’est une œuvre d’art !
Le coaching comme approche subversive
Pour Arnauld, un être humain, qui se transforme, transforme le monde qui l’entoure. Par un effet de contagion, l’onde de choc de la transformation bouscule l’ordre établi des systèmes en place. Le coaching a un effet démultiplicateur. Dans un contexte professionnel, on mesure combien cette approche peut être considérée comme subversive.
Toutes les organisations ne sont pas prêtes à entendre ce discours et à y voir derrière le bénéfice pour le collectif. Pourtant, pour Arnauld, les choses bougent et notamment dans les organisations publiques. En témoigne la création de l’Executive Master dédié au Coaching et à l’accompagnement de la transformation des organisations publiques (EM CATOP) au sein d’une grande université, Paris-Dauphine, et en partenariat avec les trois fonctions publiques. Il y joue un rôle actif en participant au sein de la direction pédagogique à l’ingénierie d’une partie de la formation.
Le coaching comme voyage initiatique
A la question de savoir si Arnauld a un conseil à donner aux coachs en formation, il invite chacun d’entre nous à OSER comme lui-même il l’a appris de Daniel GROSJEAN[1] qui est son superviseur.
Pour Arnauld, toute épreuve de la vie fait partie intégrante de notre voyage initiatique. La vie nous donne l’occasion de grandir, d’apprendre. Elle nous invite à être pleinement nous-même et, si cela est nécessaire (et c’est le client qui en décide), à descendre au plus profond de nous-même dans nos zones sombres, pour mieux remonter : plus grand(e) et plus fort(e). Le coach est là pour accompagner ce mouvement introspectif, éclairer ce qui se joue puis ouvrir les pistes d’un nouveau possible afin d’être à nouveau à l’initiative de sa vie.
Selon Arnauld, si nos rêves nous donnent la direction à suivre, c’est le chemin qui est passionnant. Une belle quête d’absolu pour permettre à tous les voyageurs de la vie, conscients de leurs racines, d’atteindre l’inaccessible étoile !
Mille mercis à Arnauld pour ce témoignage !
[1] Daniel Grosjean – Jean-Paul Sauzède – Trouver la force d’oser – 8 étapes pour faire tomber ses peurs, entreprendre et vivre pleinement – InterEditions
1 réponse
[…] du coaching dans les organisations publiques. Après l’agriculture, les affaires sociales, la Police nationale, nous entrons aujourd’hui dans le monde de la fonction publique hospitalière, le monde du […]